Gally m'a tuer

A y est!!

Le site de l'exposition est en ligne!! À consommer sans modération

Pour tous ceux qui ne pourront aller sur place (à Rennes) voir l'expo en vrai, c'est l'occasion d'y voir de nombreux dessins (dont quelques uns des miens…), d'y lire pas mal d'infos sur le métier, la justice en France, de découvrir des portraits de dessinateurs… et de "jouer" avec des animations interactives dont j'ai assuré la partie "image".

Bonne visite!

Ça y est, c'est officiel

L'exposition "Traits de justice" qui présente des dessins d'audience sera présentée au Parlement de Bretagne à Rennes (très très chouette bâtiment soit dit en passant) du 21 juin au 14 septembre 2010 (du lundi au vendredi de 9h à midi et de 14h à 17h).

Il y aura des dessins de très bons dessinateurs (Guillot, Herrenschmidt, Tignous, Cabu, Peyrucq,…) et puis, perdus dans cette immensité de talents, quelques uns des miens

L'exposition aura une facette Internet, sans doute sur le site de la BPi du centre Georges Pompidou qui chapeaute cette exposition conjointement avec l'Institut des Hautes Études sur la Justice.

Je ferai un petit compte-rendu du vernissage (18 juin) auquel je suis convié.

Petites précisions: l'image utilisée pour le flyer annonçant l'exposition n'est pas de moi. Pour en savoir plus, le site du parlement de Bretagne.

Je termine des "illustrations" à l'aquarelle qui doivent ressembler à des croquis d'audience (j'en ai déjà parlé plus tôt). C'est presque fini

Un petit aperçu:

Le crayonné de l'avant-dernière sur laquelle je suis en train de "poser" la couleur:

Et un petit détail, parce que comme ça, de temps en temps, comme par magie, il y a un "truc" qui émerge d'un dessin en cours de réalisation. Alors qu'on ne s'y attendait pas, il y a un radiateur, une roue de voiture, une main ou un visage qui prend forme exactement tel qu'on le voudrait (alors que la plupart du temps le trait n'arrive pas à coller à l'idée exacte qu'on voudrait s'en faire — cette proposition est particulièrement alambiquée, gare aux interprétations abusives!! — NDLR) et c'est très, mais alors très gratifiant. Un petit moment de bonheur qui en général ne peut être partagé avec personne… Ou alors, si quelqu'un passe par hasard à ce moment-là, il est impossible de lui faire ressentir l'incroyable sensation de bien-être qui nous envahit (et non, pas d'inquiétude, je n'ai pas fumé "d'herbal essence"). C'est d'ailleurs je pense tout à l'image de votre confusion lorsque vous regarderez le visage de ce personnage si réussi, engoncé dans son collier de barbe à la mode d'un prof' d'économie des années 74… Tant pis…

Ça devait arriver… La grippe m'a attrapé!…

Je me traîne, sans pouvoir rien faire, avec la tête qui tourne… Beurk!

Quoi qu'il en soit, ce matin je suis tout de même aller "couvrir" un procès… J'ai dû rapidement renoncer, avec 39° de fièvre on n'est pas aussi efficace que dans des conditions normales.

Voici donc les trois malheureux croquis exécutés ce matin:

La lecture de l'ordonnance par l'avocate générale:

Une tentative de portrait de l'accusé:

L'audition du premier témoin:

Voilà, je vais sans doute me faire discret la semaine qui vient… le temps que ma température redescende à des niveaux acceptables.

En ce moment je bosse sur des illustrations du genre "croquis d'audience" pour le site Internet qui accompagnera l'exposition sur les croquis d'audience.

C'est assez compliqué, d'autant plus qu'il faut être très en rapport avec ce qui se passe réellement.
C'est encore assez loin d'être fini, mais voici quelques étapes d'un des "jeux", sur les différences et points communs entre les procès en assises et en correctionnelle.

Étape 01:

Étape 02:

Un petit zoom:

Les crayonnés en ce moment:

Petit compte-rendu dessiné de ma journée d'hier:

Pour situer les choses, dans le cadre de l'exposition des croquis d'audience qui aura lieu cet hiver au Centre Georges Pompidou (youpi!), en plus des dessins exposés il y aura pas mal d'autres choses et notamment une vidéo qui comportera des interviews de dessinateurs judiciaires et des images d'un dessinateur en action dans un tribunal (c'est bibi qui s'y est collé ) Au total une dizaine de dessins réalisés entre 13 h 30 et 16 h.

Voici donc quelques croquis que je peux montrer:

Pour commencer, le tribunal vide (en mode quasi-fish-eye) avant que les audiences ne commencent:

Un avocat qui plaidait à la barre:

Le greffier et l'huissier (non, non, vous ne rêvez pas, ce sont des femmes, mais a priori le féminin de ces termes n'existe pas…):

Une petite aquarelle du tribunal (président et ses deux assesseurs):

Avec en détail, le président dans une attitude très altière (c'étaient des affaires jugées en correctionnelle):

Pour terminer une petite scène avec du monde à la barre:

Voilà, je ne présente pas les autres dessins qui mettent en scène des accusés qui pourraient être reconnus (peu probable, mais on ne sait jamais…)

Sinon, je profite de ce billet judiciaire pour, une fois n'est pas si coutume que ça, faire un petit mot d'humeur: alors que je me désespérais de la tournure que prenaient les événements dans ce pays (lois qui passent en force, politique un rien dirigiste et absolue, réformes judiciaires pour le moins absconses, une certaine indécence dans la "victoire" et un mépris certain des autres, une constitution européenne — même si elle n'en porte plus le nom — qu'on ratifie par voix parlementaire malgré un avis populaire on ne peut plus explicite,…) et plus particulièrement la dérive totalitaire d'une certaine loi dite HADOPI qui aurait dû permettre à une Haute Autorité Administrative de prendre des sanctions judiciaires (si ce n'est pas du totalitaire et anticonstitutionnel, ça!), alors, donc, que je me désespérais, le Conseil Constitutionnel (les vieux de la vieille, pour ceux qui ne suivent pas, anciens présidents membres de droit et autres briscards notables) a montré qu'on ne pouvait pas ainsi bafouer la présomption d'innocence (enfin!) et qu'une autorité administrative ne fait pas loi et ne saurait se substituer à un juge. En clair: Hadopi peut espionner le net et ratifier aux pirates qu'elle dénichera qu'ils doivent arrêter leurs actions délictuelles, mais seul un juge peut décider de la mesure de rétorsion qui sera appliquée. Il y a encore une justice dans ce pays, c'est rassurant.

Un petit revers de médaille pour ceux qui ont écrit ce torchon texte, grands pourfendeurs de droits d'auteur au profit de droits d'exploitants industriels (je rappelle qu'en France le droit d'auteur inclut le droit patrimonial dont on fait beaucoup étalage, mais aussi le droit moral qu'on a un peu trop tendance à oublier, et que l'exploitation commerciale des droits fait surtout bénéfice aux diffuseurs et pas tant que ça aux auteurs qui ont souvent un point de vue bien plus proche du peuple qu'on ne voudrait le croire), et un grand pas pour le droit en France.

Sachant que Madame HADOPI (madame Christine Albanel de son petit nom) avait promis de démissionner si Hadopi ne passait pas (Cf. ici), et qu'elle a l'incroyable franc-parler qu'on lui connaît aujourd'hui (Cf. ici et plus particulièrement ici, lisez, c'est savoureux, surtout la dernière phrase…) pour remercier tous ceux qui l'ont soutenu, je me demande quel va être l'avenir de cette administration (Lopsi pointe le bout de son nez, y aura-t-il une autre tentative de faire passer "en force", à grands secours de parlementaires sympathisants ramenés d'urgence à l'Assemblée pour voter sur des bancs habituellement vides, un texte remanié pour contourner ce que le Conseil Constitutionnel a entériné?)… L'avenir nous le dira…

Voilà, fin du mot d'humeur, on retourne au boulot

Tout est dit dans le titre. Pour une fois, c'était dans en correctionnelle et pas aux Assises (le président et ses deux assesseurs rendent seuls le jugement; il n'y a pas de jury populaire).

Pour commencer, le tribunal (le président et ses deux assesseurs): avec un petit détail (c'est un des dessins les plus réussis de cette session):

Les deux prévenus en gros plan:

Une reprise sur un seul des deux prévenus alors qu'il déposait à la barre avec quelques avocats à l'arrière-plan:

L'autre prévenu plus en détails: Sur le dessin suivant j'ai essayé de capter le moment où il a écrasé une larme (simulée ou pas, difficile de le dire de l'endroit où j'étais…) Sur ce dernier croquis il est sans doute le plus ressemblant (l'avocate à droite était comme une statue tout au long de l'audience et elle s'est levée à un moment dans cette attitude très impressionnante):

Encore un dessin avec les deux prévenus dans l'ensemble du tribunal (avocats et le président un rien énervé) :

En petit bonus, un croquis avorté, réalisé debout entre deux colonnes, pendant une suspension de séance de l'avocate des prévenus qui parlait aux journalistes (hmm… pas trop ressemblant, le croquis):

Et en cadeau super-bonus, le témoin qui a clos la séance du matin (vers 13 heures, tout de même…). Petit bout de femme toute frêle, jolie comme un cœur. Sa beauté nous a tous rendu muets… et il valait mieux parce que ce qu'elle racontait était loin d'être drôle (je précise qu'elle fait partie d'une association pour en finir avec la pédo-prostitution et qu'elle intervenait à titre "d'expert" pour décrire le comportement des pédophiles-types, elle n'était pas directement impliquée dans les faits):

Ce matin, c'était cours de croquis (dans le cadre de l'AtelierBD sur Strasbourg, école à laquelle je participe) avec mes étudiants… sur le marché de Noël. Manque de bol, il faisait assez froid avec un brouillard qui venait gentiment transpercer nos épaisses armures de manteaux, pulls, écharpes et autres. Bref, tout caparaçonnés que nous étions, nous avons vite été frigorifiés et n'avons pas eu d'autre choix que d'aller nous réfugier dans le salon de thé le plus proche. Une fois les cafés, chocolats et thés bus, histoire de ne pas perdre toute la matinée, j'ai demandé à mes étudiants de se dessiner entre eux. L'atmosphère était assez studieuse, et j'en ai profité pour, dans mon coin, presque comme un voleur, voler quelques "portraits" (hmmm… j'avais moi aussi les doigts engourdis, parce que comme un con je me suis dit que si je demandais à mes étudiants une chose difficile, i.e. dessiner en extérieur par une température négative, je me devais de faire pareil histoire de voir jusqu'où il était possible d'aller… Quelle truffe j'ai été!…)

Hier, j'ai à nouveau travaillé pour le compte de France 3 Alsace en tant que reporter-dessinateur lors d'un procès à la cour d'assises de Strasbourg (les dessins sont depuis utilisés en illustration pour les JT qui couvrent cette actualité à midi et le soir).

Cette fois-ci il s'agissait du procès d'un Docteur (le Docteur Müller) qui est accusé d'avoir assassiné sa femme et d'avoir fait passer le fait comme un suicide. Le tribunal jugera s'il est coupable ou pas, pour ma part je me suis contenté de dessiner les protagonistes.

Voilà ce que ça a donné:

Je présente les dessins dans l'ordre où je les ai réalisés. Pour commencer, on m'a demandé de dessiner l'accusé (évidemment) et tout le banc de la défense. Je n'étais pas idéalement placé (assez loin du box de l'accusé).Temps de réalisation: à peu près une demi-heure France 3 récupère souvent le détail de l'accusé pour illustrer son journal:

Ensuite, je me suis déplacé et j'ai réalisé le banc de l'accusation (d'après ce que j'ai compris, c'est principalement la belle-famille de l'accusé qui se trouve derrière les avocats). Toujours un temps de réalisation équivalent (une grosse demi-heure):

De ma nouvelle place (juste derrière le box de l'accusé), j'avais une vue imprenable sur le Docteur en question… mais de trois-quart arrière. Qu'à cela ne tienne j'ai vite griffonné un portrait au feutre et au feutre-pinceau (lui aussi est utilisé de temps à autres par France 3): Dans la foulée (ces croquis aux feutres sont très rapides), j'ai essayé de capter la première intervention d'un des avocats de la défense face à la présidence du tribunal.

Ça a été ensuite la pause entre midi et deux, et le journaliste m'a demandé de réaliser une mise en scène stylisée de la scène de crime. Sur la base des éléments des rapports de police de l'époque, j'ai réalisé (entre deux bouchées de mon déjeuner) un crayonné que le journaliste a ensuite validé lors de la reprise de l'audience et que j'ai pu mettre en couleurs entre deux croquis l'après-midi. Les conditions ne sont pas idéales sur les bancs de l'audience, mais j'ai fait ce que j'ai pu:

Lors de la reprise de l'audience de l'après-midi, j'ai commencé par mettre un peu de couleurs sur un croquis rapide du procureur de la république que j'avais fait le matin:

J'ai ensuite pris mon temps pour réaliser un portrait plus abouti de l'accusé. Si je n'étais pas forcément mieux placé que le matin, l'accusé était debout un bon bout de temps à discuter avec le président du tribunal ce qui me permettait de mieux l'observer: Pour une fois, je suis satisfait d'un croquis. C'est assez ressemblant, l'attitude traduit bien l'attitude de l'accusé (tout du moins au moment où je le dessinais), les couleurs ne sont pas catastrophiques et je trouve que "l'impact" de l'image est assez bon. Pour un truc fait en moins de trois-quart d'heure, c'est assez positif comme constat.

Et, pour terminer, j'ai vite croqué le premier témoin qui était présenté (une ancienne collègue de travail) juste avant la prise de vue des dessins (pour la diffusion du journal du soir):

Ça aura été une journée de croquis bien remplie.

Petit compte-rendu de la journée d'hier, où j'étais sur le tournage d'un film, et où j'ai joué le dessinateur de procès (tiens, tiens?…) en 1962, pour les besoins scénaristiques d'une intrigue déjà développée par Clouzeau (le film sera diffusé sur France 2 l'année prochaine… avec mon nom au générique pour les dessins!!! YIPE!)

C'est assez fou de découvrir une ambiance de plateau pour la première fois… Ça grouille dans tous les sens. Arrivé en retard, on m'a coiffé (j'ai depuis une très jolie coupe type "Playmobil"), rasé (aïe! Ma peau!), habillé (les grolles un peu grandes, les pantalons avec un ourlet au gaffer, une montre LIP au poignet…), on m'a ensuite dirigé vers le plateau… et là ça a été la "folie" d'un tournage.

En fait, on passe énormément de temps à attendre entre deux prises, mais on ne doit pas bouger (je faisais partie des figurants qui ne devaient pas quitter leur place…)

J'ai donc dessiné dans des conditions à peu près équivalentes à celle d'un procès réel, avec plus de temps, et beaucoup de peine à approcher les comédiens (pas facile, dans ces conditions de les dessiner :\) Les dessins seront utilisés dans le film (reproduits dans les journeaux d'époque filmés? Banc-titre? Générique? Ce n'est pas encore très bien défini…)

Je devais réaliser 3-4 dessins de type "reportage-presse", mais en une journée, on a le temps d'en faire bien plus

Le carnet dans lequel je devais dessiner appartient à la production (un Moleskine souple à peine plus petit qu'un A4), j'ai donc pris une trace de mon travail avec ce dont je disposais, c'est-à-dire mon téléphone portable, d'où la qualité très médiocre des images.

Une vue d'ensemble:

Le légiste qui dépose à la barre (depuis la salle, côté "public"):

Le président, le procureur, l'accusation:

L'accusé et la défense:

Le personnage principal à divers moments (plus ou moins réussi…):

et même complètement foiré…

En tous les cas, ce qui m'a frappé, c'est l'extrême gentillesse de toutes les personnes responsables du tournage (depuis le producteur jusqu'aux maquilleuses en passant par les assistantes et le réalisateur), qui étaient aux petits soins tout du long de cette journée de fôôôlie. Un chouette souvenir, une expérience vraiment enrichissante