Gally m'a tuer

Petite précision avant toute chose… Pour bien comprendre ce petit compte-rendu, il faut savoir que, grosso modo, depuis 16 ans je n'ai fait que rater une exposition (ou tout du moins des expositions en rapport avec l'épopée slave). Je précise que l'épopée slave est une série de tableaux monumentaux peints sur un intervalle de plus de 14 ans par Alphonse Mucha (pour en savoir plus, c'est ici…)

Il y a 16 ans à Worcester (Massachusetts) où j'étais en villégiature… mais un poil trop tard, en 2009 à Montpellier (alors que j'étais juste à côté… Je ne me le pardonnerai jamais), et il y a quelques années plus récemment à Munich (où pour une sombre histoire de vitre de voiture qui a explosé je me suis retrouvé à rater le dernier jour d'exposition…)
Bref, l'expo a tourné autour du monde, et je l'ai suivi avec soit toujours un peu de retard, soit un événement quelconque m'a retenu suffisamment pour la rater de peu…
Aujourd'hui l'exposition est à Prague depuis presque deux ans… et jusqu'au 31 décembre seulement (il est question qu'elle parte ensuite pour le Japon, ce qui serait définitivement trop loin pour moi).

Bref, histoire de conjurer le sort et de briser un trop long cycle de la loose de 16 ans, je suis parti sur un coup de tête à Prague (ah… Prague… La ville aux yeux pers…) pour ENFIN voir ces tableaux en vrai.

Foin d'introduction laborieuse, si vous avez l'occasion d'y aller, foncez!!! Rien, mais alors rien au monde, ne remplacera jamais une confrontation réelle avec ces IMMENSES peintures O_o

Évidemment, j'ai profité de cette journée sur place je jour de la Saint Nicolas pour prendre beaucoup de photos… et dessiner ce que je pouvais (parce qu'avec la froidure légendaire de l'Europe centrale, il fallait être sacrément motivé…)

Bref… Une série de croquis avec des feutres sur un tout petit carnet, avec des gants lorsque j'étais en extérieur, avec de la bière lorsque j'étais en intérieur (parce que la bière à Prague c'est tout de même autre chose…) et beaucoup d'amour (parce que, Mucha, quoi, quand même, merde!!) Dans le bus au trajet aller, dans le bus au trajet retour, dans les brasseries, dans les rues,…

Hier, petite parenthèse enchantée: le sketchcrawl… L'occasion de dessiner pour soi, sans pression aucune… sur un micro carnet avec un feutre parce qu'on n'a pas encore sorti ses affaires "pro" des cartons :\

Évidemment, il faisait un froid de canard. Évidemment, je n'avais pas prévu le coup… Évidemment, ça a été très dur. Évidemment, à force de ne plus dessiner j'étais rouillé.
Qu'importe, au final, dessiner (même dans le froid, même si c'est tout de travers) comme ça, pour le plaisir, ce n'est pas si mal… Alors au programme, de jolis ponts à cheval entre l'Allemagne et la France, de jolies rencontres, des moments chouettes…

Que faire lorsqu'on est illustrateur et qu'on est en vacances?…

Ne rien faire, pardi! C'est le principe même des vacances, non?… :) Quoi qu'il en soit, j'ai tout de même de temps à autres pris mes carnets et mes feutres-stylos-crayons-pinceaux (rayer la ou les mentions inutiles) et j'ai tout simplement dessiné ce que j'avais sous les yeux. Par pur plaisir…

Petit compte-rendu graphique, donc, de ma longue absence loin de chez moi, souvent loin d'internet et de tous les tracas de la vie quotidienne…

J'avais toujours sur moi mon "carnet de capsulite" (suffisamment léger et petit pour être porté en toute occasion dans une poche avec le feutre qui va bien). Carnet que j'ai fini lors de ma première étape à Valence d'Agen où j'ai suivi les championnats de France de Roller sur piste. J'ai souvent croqué les gens au bord de la piste, et, parfois, lorsque j'étais assez enhardi (et surtout lorsque le soleil ne tapait pas trop fort, parce qu'il fallait aller au bord de la piste en plein cagnard pour y voir quelque chose, et que j'ai choisi la plupart du temps l'option "tente en bord de piste pour épier les fous au bord de la piste…") lorsque j'étais assez enhardi, donc, j'allais vaguement croquer quelques patineurs en plein exercice… Mais c'était une activité très difficile, parce qu'ils vont vite, les bougres!














J'ai donc entamé un autre carnet (un peu moins léger… ma capsulite disparaît petit à petit) dans le lieu suivant des vacances, un petit village perdu dans les Cévennes… L'occasion de rester les doigts de pied en éventail sur la terrasse, de parfois partir à la mer et croquer les enfants qui s'ébrouent dans le sable et les adultes qui lisent paresseusement, ou d'aller parfois dans les gorges pas loin, ou bien encore d'aller visiter parce que c'était nécessaire le cabinet médical du coin… La routine des vacances, quoi














Et puis, histoire de ne pas perdre trop la main, de temps à autres, j'ai pris un tout petit carnet pour "peindre" à l'aquarelle…
D'abord à Valence d'Agen, histoire de garder une trace des lavoirs circulaires assez uniques qu'on y trouve.





Ensuite, j'ai persévéré et ai effectué quelques autres petits trucs dans mon petit village perdu (ou pas loin…)







Ah, c'était bien, les vacances!… Mais les meilleures choses ont toujours une fin, et il a fallu reprendre la voiture, affronter les bouchons (Lyon… Ah, Lyon…) et arriver à convaincre les enfants que, si, passer neuf heures dans une voiture sur l'autoroute, c'était bien indispensable pour rentrer à la maison :\

Vivement les prochaines vacances!

Je mets peu de choses sur ce blog ces derniers temps, et pourtant je travaille pas mal en ce moment (mais soit je n'ai pas le temps de placer des images en ligne, soit je n'ai pas envie… soit je n'en ai pas le droit — je ne peux pas éventer la sortie d'un livre comme ça, tout de même…).
Bref, quand je ne dessine pas pour des boulots de commande, et lorsque je ne passe pas ma colère sur du papier (Cf. ici…), je dessine tout simplement ce que je vois (je me débrouille toujours pour avoir un carnet et un feutre sur moi).
Alors, aujourd'hui, voici quelques uns de ces petits croquis, vite faits, souvent ratés (mais là n'est pas l'important… Le truc c'est de s'entraîner, de s'habituer à représenter les gens, les choses, les endroits, que ce soit statique ou en mouvement).

Pour commencer, des petits trucs faits depuis les tribunes de la magnifique "roller arena" à Geisingen (en Allemagne), lors d'un criterium international:

Avec le retour des beaux jours (enfin!!!…) j'ai repris la fâcheuse habitude de dessiner mes enfants lorsque je les emmène jouer au parc:


Et puis, profitant d'un pont entre weekend et jour férié, j'ai récidivé le jour d'après…


Et comme le soleil n'en finit plus de briller, les jours suivants, c'est rebelote

Et maintenant, il est temps de se remettre au travail sur les commandes en cours…

Et voici donc le compte-rendu graphique de la journée manquante du procès dit de "l'étrangleur de la Robertsau".

Tout d'abord, quelques croquis de l'accusé…

La plaidoirie de la première partie civile (famille Riss):

Avec ensuite un détail sur l'avocate et sa cliente (une fois revenue de la barre à son banc); c'était une demande du journaliste que j'accompagnais qui voulait une image avec l'expression de la cliente. Je me suis d'ailleurs bien raté sur le portrait de l'avocate…

Et enfin, la plaidoirie du deuxième avocat de la partie civile qui défendait la famille Vilain, maître Pheulpin. Une plaidoirie digne d'un film de procès, avec effets de manche, long discours larmoyant, prise à partie de l'accusé, bref, tout y était:

Mais il a aussi su rester à la barre et s'adresser directement au tribunal (c'est-à-dire les trois magistrats professionnels — président du tribunal et ses deux juges assesseurs — et les jurés):


Ce procès m'aura bien occupé pendant cinq jours entiers; j'en suis sorti vidé, mais c'était vraiment passionnant de suivre un procès dans son intégralité.

Jeudi et vendredi, j'ai couvert le procès de celui qu'on surnomme "l'étrangleur de la Robertsau". Comme toujours au assises, ce n'est pas forcément des plus gais :\

A priori, j'y retournerai lundi et mardi (et peut-être mercredi… Mais ça reste à confirmer).

Les dessins sont dans le désordre et pas trop commentés, désolé, mais je pense que l'histoire se passe de commentaires.

Quelques croquis (plus ou moins rapides, plus ou moins ratés, plus ou moins ressemblants, c'est selon…) de l'accusé:







Toujours le principal intéressé dans une composition où il fait face à ses trois détracteurs (les deux avocats des parties civiles et l'avocat général). Ce dessin a beaucoup plus à France 3 qui l'utilise souvent pour ses reportages télé et sur son site…

Les auditions des nombreux témoins






Une des deux parties civiles (une sœur d'une victime), avec des plans sur sa famille et son avocat:

Celui-ci (juste au-dessus, j'en suis très satisfait, et plus particulièrement l'attitude de la vieille femme au premier plan qui porte la main à sa tête…)

L'autre partie civile (une miraculée, survivante d'une agression alors qu'elle n'était âgée que de dix ans…):






La cour (madame le président, les juges assesseurs), les avocats,…

En bonus, un dessin réalisé très rapidement pour le journal "Le parisien" (distribué en dehors de Paris sous le titre "Aujourd'hui en France"…) qui m'a contacté en urgence sur le procès.


Voilà… Ce furent deux journées bien remplies et assez éprouvantes. La semaine prochaine risque d'être tout aussi remplie et tout aussi épouvante, on verra bien. LA plupart des dessins présentés ici sont utilisés dans les flashes TC de France 3, ou sur leur site (avec une mise en page vraiment pas mal, ça mérite le détour…)

Avec beaucoup de retard, je parle un peu de mon séjour à Angoulême pour le FIBD (Festival International de la Bande Dessinée…)

Car… Oui, j'y étais!! Un bras en écharpe, les idées floutées par les cachets de Tramadol®©, mais j'y étais! Je voulais voir des originaux de Katsuhiro Ootomo… Ben, je n'en ai pas vu (il n'y en avait pas d'exposés…)
J'ai quand même vu des expositions géniales, ceci dit (mais pas de dessin original de Katsuhiro…) J'étais aux deuxièmes états généraux de la BD, et j'ai frémi en me disant qu'illustrateurs de commande (comme moi…) et illustrateurs de BD (nom que je donne aux dessinateurs de BD qui dessinent ce que les scénaristes leur disent de faire) et les auteurs de BD (nom que je donne aux dessinateurs de BD qui font aussi leur scénario…) on était dans la même galère… :%%%
Sinon, c'était chouette Même si j'ai trouvé (et je ne suis pas le seul) que l'ambiance n'était pas particulièrement festive cette année, mais il faut dire que je ne suis pas très objectif, vu l'état dans lequel j'étais…

Quoi qu'il en soit, j'étais la plupart du temps assis au stand de l'Iconograf (école à laquelle je collabore depuis plusieurs années déjà) à attendre la venue de personnes intéressées. Et que fait un dessinateur lorsqu'il attend? Il dessine, pardi… Alors, voilà, quelques croquis réalisés sur place, dans un tout petit carnet, avec un tout petit feutre (parce que je ne pouvais trimballer sur moi de sac trop lourd contenant tout le barda habituel)

Hasard du calendrier… Alors qu'aujourd'hui j'ai repris, après une longue coupure de deux ans, le chemin des bancs du tribunal pour revenir (un peu…) au dessin judiciaire, ça fait un an quasiment jour pour jour que j'ai travaillé en tant que dessinateur judiciaire pour le film l'Hermine de Christian Vincent. Eh, bien… C'est demain que sort ce long métrage!

Avis, donc, à la population, courrez vite découvrir ce film dans le cinéma le plus proche; il a déjà raflé deux prix à la Mostra de Venise (rien que ça…) En plus, il y a à peu près (et si le montage final n'est pas trop différent de la version que j'ai vue en projection d'équipe il y a quelques mois) 10 secondes au total où on voit ma main qui effectue des croquis Quatre jours complets sur le tournage, plusieurs heures sous la caméra (oui… j'étais coincé sous la caméra pour qu'on filme en vue "subjective") et dix secondes à peu près au final dans le film (eh oui… C'est ça le cinéma )
Qu'on ne s'y trompe pas: je ne me plains absolument pas, au contraire: ça a été une expérience formidable, avec un équipe vraiment extraordinaire, et je savais dès le départ que très peu de plans seraient sans doute utilisés.
En plus, le film est bien (vous pouvez me croire: je l'ai vu, et on y voit ma main sur une dizaine de plans furtifs!)
Pour vous donner envie d'y aller (en espérant que ça ne provoquera pas l'effet inverse), voici quelques croquis "coupés au montage" que je peux enfin montrer (je devais attendre la sortie du film…)
On commence par les dames Malheureusement, cette aquarelle réalisé dans la loge de Sidse Babett Knudsen (qui a eu la gentillesse de poser pour moi) n'a pas été retenue

Dans un rôle primordial de l'intrigue, Victor Pontecorvo qui, lui aussi, s'est prêté au jeu de la pose (pendant les prises et même entre des prises)

Et à tout seigneur, tout honneur: la tête d'affiche, l'immense Fabrice Luchini (qui a semé une joyeuse pagaille pendant le tournage, c'est un personnage haut en couleurs )

Samedi matin, le 14 novembre, j'ai eu l'opportunité de participer à une séance de dessin d'après modèle vivant. Pour quelqu'un qui ne pratique pas le dessin, se mettre à plusieurs autour d'une femme nue pour la "croquer" peut paraître inutile, voire franchement bizarre, et pourquoi pas malsain… et pour des iconoclastes nihilistes abrutis et meurtriers, cela doit paraître totalement illicite.
Pour ceux qui dessinent, et qui veulent pouvoir dessiner des personnages d'imagination (comme tout illustrateur qui se respecte…), il est au contraire évident que cette démarche est la base de tout apprentissage dit "artistique".
Voilà pourquoi aujourd'hui plus que jamais il est important de dessiner (et puis, voilà pourquoi je montre ces croquis pas fantastiques qui ne sont que des exercices après tout).

Chaque dessin représente environ 15 minutes de pose, format raisin au fusain.








Et comme il en faut pour tout le monde, et que dessiner des hommes nus ça pourrait paraître encore plus fou pour des esprits étriqués… Quelques rapides dessins réalisés à la sauvette alors que j'encadrais mes étudiants lors d'une séance de nu qui leur était destinée.

J'avais envie de participer à l'initiative lancée par l'excellent James Gurney.

Il s'agissait de peindre, sur le motif, un cimetière avec une palette limitée à trois couleurs (plus le blanc). Un petit défi, en somme Pour moi, c'était surtout l'occasion de réaliser un croquis en extérieur à la gouache… Je me suis donc pointé au magnifique cimetière juif de Kœnigshoffen… un samedi après-midi. Évidemment, le samedi, c'est shabbat… Et c'était donc fermé :\ Bref, je me suis posté sur la piste cyclable et ai réalisé un petit truc en regardant au travers du grillage…

Il faisait un rien froid, j'avais oublié de prendre une palette avec moi, bref, j'ai tenu un peu plus d'une heure et ai réalisé un petit truc. C'était mine de rien une excellent expérience