Gally m'a tuer

Hier et avant-hier, j'ai couvert le procès de sept jeunes hommes arrêtés il y a deux ans à Strasbourg, après leur retour de Syrie où ils étaient partis s'engager dans des combats contre le régime en place.

Ça aura été très intense (séances interminables, promiscuité dans la salle — on était vraiment serré comme des sardines… —, mauvais placement dans la salle et je ne voyais quasiment rien, luminosité très faible et je ne voyais quasiment rien,…) Et ça aura été une expérience fantastique, comme chaque procès.

Voici, en vrac, le résumé de mes deux journées intenses de travail.

Pour en savoir plus sur le procès, son déroulé, et voir mes dessins utilisés dans le contexte des journaux d'information, c'est ici, sur le site de France 3.

Avec beaucoup de retard, je parle un peu de mon séjour à Angoulême pour le FIBD (Festival International de la Bande Dessinée…)

Car… Oui, j'y étais!! Un bras en écharpe, les idées floutées par les cachets de Tramadol®©, mais j'y étais! Je voulais voir des originaux de Katsuhiro Ootomo… Ben, je n'en ai pas vu (il n'y en avait pas d'exposés…)
J'ai quand même vu des expositions géniales, ceci dit (mais pas de dessin original de Katsuhiro…) J'étais aux deuxièmes états généraux de la BD, et j'ai frémi en me disant qu'illustrateurs de commande (comme moi…) et illustrateurs de BD (nom que je donne aux dessinateurs de BD qui dessinent ce que les scénaristes leur disent de faire) et les auteurs de BD (nom que je donne aux dessinateurs de BD qui font aussi leur scénario…) on était dans la même galère… :%%%
Sinon, c'était chouette Même si j'ai trouvé (et je ne suis pas le seul) que l'ambiance n'était pas particulièrement festive cette année, mais il faut dire que je ne suis pas très objectif, vu l'état dans lequel j'étais…

Quoi qu'il en soit, j'étais la plupart du temps assis au stand de l'Iconograf (école à laquelle je collabore depuis plusieurs années déjà) à attendre la venue de personnes intéressées. Et que fait un dessinateur lorsqu'il attend? Il dessine, pardi… Alors, voilà, quelques croquis réalisés sur place, dans un tout petit carnet, avec un tout petit feutre (parce que je ne pouvais trimballer sur moi de sac trop lourd contenant tout le barda habituel)

Le weekend dernier avait lieu (à Strasbourg, quelle chance pour moi!) la rencontre nationale des Urban Sketchers (USK pour les initiés…)

Faisant fi de ma surcharge de travail, j'ai osé, le samedi, partir dessiner joyeusement les rues de Strasbourg en compagnie de plein d'autres "sketchers". C'était un moment de liberté extraordinaire, une petit parenthèse enchantée dans l'enfer du bouclage où je suis encore pour quelques jours.

Bref, quelques croquis pris sur le vif:
Pour commencer, le barrage Vauban, vu depuis le quai d'en face, à la Petite France.

On enchaîne avec un petit croquis rapide au feutre et feutre pinceau, réalisé non loin de l'îlot des Moulins (toujours à la Petite France), suivi d'un autre croquis en noir et blanc (que j'ai terminé sous la pluie, vaille que vaille…) depuis la place Saint Étienne:

Un peu plus tard, je me suis enhardi à entamer une aquarelle depuis les berges, derrière Saint Étienne en regardant les Pontonniers. Évidemment, le temps qui jouait constamment au chat et à la souris avec le soleil et la pluie m'a joué un sale tour, et afin de ne pas "noyer" l'aquarelle, j'ai dû m'interrompre et courir me mettre à l'abri…

Tout le monde étant trempé, fatigué, on est allé se réfugier à la terrasse d'un petit café-salon de thé sur le quai des bateliers… Évidemment, le temps a viré au grand beau, et j'ai dégainé le carnet pour croquer les autres… qui faisaient de même…

C'est à ce moment-là que j'ai croisé un groupement improbable d'ados qui revenaient de la "gay-pride" qui venait de se terminer. Un petit croquis pour l'occasion…

Une bonne partie du groupe avec qui j'étais a alors décidé de rentrer chez eux, et c'est en comité restreint qu'on s'est retrouvé dans une charmante petite cour ancienne qu'un porte discrète cache des regards depuis les quais…

Le temps avait viré au grand beau depuis un certain temps déjà, et ce n'est pas la pluie qui nous a délogé, mais la propriétaire du magasin d'antiquités qui voulait fermer la porte de la cour…
Et mes croquis ce sont arrêtés là. Une belle journée, sympa, avec plein de rencontres inattendues, des retrouvailles, des dessins… et de la bière

Déjà le deuxième jour du "Art Challenge" lancé sur Facebook par mon ami Cyrille Meyer.

Aujourd'hui, je racle les fonds de tiroir et ressort des images datant de 1994 (oui, oui, oui… c'était encore un autre millénaire…) J'étais encore étudiant (en dernière année), et un partenariat entre les Arts Décos (qui étaient encore une école municipale) et un auteur en résidence (Jean-Yves Loude) avait permis la sortie d'une série de livres regroupés sous un coffret "le mystère Hans Arp". Je m'étais chargé de l'illustration d'un de ces tomes. Pointe bic et trames mécaniques sur papier bristol, ah!… C'était une autre époque C'était mon premier livre publié… Souvenir, souvenir…

Pour poursuivre cette opération, cette chaîne de l'amitié de l'illustration, je nomme Audrey Gessat pour nous présenter ses images où se côtoient volume et 2D.